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Le Xoloitzcuintle : Gardien de l’âme et mémoire vivante des civilisations mésoaméricaines

 

Par Fernando R. — Spécial pour Xolos Ramírez

 

Au-delà de son apparence intrigante, le Xoloitzcuintle, ou Chien Nu du Mexique, incarne l’héritage d’une civilisation millénaire. Vénéré par les peuples mésoaméricains, ce chien sans poils n’est pas seulement une curiosité biologique : il est un symbole sacré qui a traversé les âges. Ce reportage plonge dans ses origines historiques et son symbolisme culturel profond.


Aux racines du temps : une race précolombienne

 

Les premières représentations du Xoloitzcuintle remontent à plus de 3 000 ans, retrouvées dans des céramiques et des tombes olmèques, toltèques, zapotèques, et surtout aztèques. Son nom provient du nahuatl : "Xolotl" (le dieu du crépuscule et des défunts) et "itzcuintli" (chien). Il était considéré comme un animal psychopompe, c’est-à-dire un guide d’âmes vers l’au-delà.

"On enterrait souvent un Xoloitzcuintle avec les morts afin qu’il puisse guider leur esprit à travers le fleuve de la mort, le Mictlan." — Codex Florentinus, XVIe siècle


Un être sacré dans la cosmovision aztèque

 

Dans la mythologie aztèque, Xolotl, frère jumeau de Quetzalcóatl, est le dieu difforme, protecteur des âmes et des chiens. Le Xoloitzcuintle, considéré comme sa manifestation terrestre, jouait un rôle fondamental dans les rituels funéraires. On ne le mangeait qu’à certaines occasions rituelles, car sa présence symbolisait la purification, la fidélité et la renaissance.

 

Il était aussi protecteur des vivants, capable de repousser les mauvais esprits et les maladies grâce à la chaleur de son corps. Pour les peuples anciens, ce chien sans poil était une source de chaleur thérapeutique, utilisé dans les soins des rhumatismes ou des douleurs internes.


De la persécution coloniale à la renaissance identitaire

 

Avec l’arrivée des colons espagnols, le Xoloitzcuintle fut persécuté, considéré comme un animal païen. Nombre d'entre eux furent abattus ou croisés avec d'autres races. Ce n’est qu’au XXe siècle, avec l’engagement d’artistes comme Diego Rivera et Frida Kahlo, qu’il retrouva sa place dans l’imaginaire mexicain.

Aujourd’hui, le Xoloitzcuintle est reconnu par la Fédération Cynologique Internationale (FCI) et figure sur des timbres, dans les musées, et même dans le film Coco de Pixar, en tant que Dante, fidèle compagnon du héros.


Conclusion : un patrimoine vivant

 

Le Xoloitzcuintle n’est pas simplement un chien sans poil. Il est un pont entre les mondes, une archive vivante de la spiritualité préhispanique, et un symbole de résistance culturelle. Son regard noir et sa peau nue racontent des millénaires d’histoires, de mythes et de connexions profondes entre les humains et le sacré.


Sources :

  • Codex Florentinus, Bernardino de Sahagún

  • Musée National d’Anthropologie (Mexico)

  • Fédération Cynologique Internationale

  • Entretiens avec des éleveurs traditionnels de Xoloitzcuintles

  • Archives de Xolos Ramírez

 

Somos Xolos Ramirez, El Mejor Criadero Xoloitzcuintle en México.

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